Mardi, notre ami Meinrad Descloux est décédé.
Quelle terrible et bien triste nouvelle. Il m’est difficile d’imaginer Euphonia sans Meinrad. Par son amour de la musique, sa passion pour les cuivres, son dévouement inégalable, il a incarné l’ensemble durant tant d’années. Pour des générations de musiciens, pour des centaines d’anciens membres, de parrains, de supporters et d’amis, Meinrad était le visage emblématique d’Euphonia. Pour les musiciens, il a toujours été ce repère bienveillant qui ne doutait jamais de leur capacité à donner le meilleur d’eux-mêmes. C’était son ensemble, et je pense que personne n’a, autant que lui et à ce point, écouté sa musique.
Je crois que cette nuit, entre les rangs resserrés de notre grande famille, entre nos partitions méticuleusement annotées qui sentent le chocolat, un Dragon s’est faufilé, nous saluant chacun face à face. À la vitesse du Blitz, il est passé sous la Grande Porte de Kiev. Virevoltant et tourbillonnant en une multitude de Variations, alternant les Mouvements rapides et lents, il s’est élevé face à la Lune pour nous annoncer le Triomphe du Temps. De là-haut, il nous aura tous reconnu, les fondateurs, les anciens, les nouveaux, tous, ses Kings. « Souvenez-vous des mineurs de fond ! » nous a-t-il sûrement lancé et « N’oubliez jamais la Fraternité ».
À notre tour de te saluer Meinrad, et plus que nos mots bien pauvres, il nous faut ressortir les canons de 1812, faire sonner Marignan et jouer Nimrod. Nous allons tous les réveiller pour toi Meinrad, de Tchaïkovski à Daetwyler et Elgar, de Sparke à Sousa et Ball, de Bovet à Bourgeois et de Graham à Gregson, tous, on n’en oubliera aucun. C’est sûr que ça va être spécial, Meinrad. Ça se peut que ça fasse pas mal de bruit, mais question émotion, ça va être puissant, c’est certain. Découvrons-nous, enlevons nos chapeaux et saluons, en une musique qui dit merci, un grand bonhomme.
Mehmet Hikmel